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Quand tout désir sera-t-il éteint dans ton cœur ? Quand laisseras-Tu dormir au fond de ta substance tous ces éléments subtils, dont la réunion a produit les êtres ?




J’ai vu sur le sein de la Mort les têtes des Dieux anciens, suspendues comme un collier de perles. J’ai vu les métamorphoses du Néant. J’ai médité sur toutes choses. Je sais que tout doit périr, le ciel, cette mosquée aux coupoles semées d’émail bleu, et le soleil, ce pieux derviche, qui tourne dans une perpétuelle extase. Je sais que ce monde n’est qu’une folie, un fantôme sans réalité : pourquoi s’étonner alors que mon cœur soit dans la tristesse ?