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214 PAUVRES FLEURS dans le peu de talent dont j’abhorre l’usage à présent, des recherches pour égarer ta raison, où sera le refuge où j’abriterai mon cœur ? Il est à toi tout entier. La poésie est donc un monstre, si elle altère ma seule félicité : notre union. Je t’ai dit cent fois, je te le répéterai, que j’ai fait beaucoup d’élégies et de romances de commande sur des sujets donnés, dont quelques- unes n’étaient pas destinées à voir le jour, , (23 juin 1839) (1). Voici pour terminer un fragment d’une lettre que Marceline écrivait en 1840 à son mari, pour calmer ses inquiétudes (le lecteur voudra bien observer qu’elle avait alors 54 ans !) : "Je ne t’ai pas encore répondu sur le militaire très poli qui m’a offert son manteau dans ma nuit de fièvre, en te quittant. Je ne sais pas du tout, mon cher ami, s’il me connaissait. Tu es enfant de t’occuper de cela ! Il voyait que j’étais triste de quitter mon mari, c’était bien assez pour le toucher., , (Paris, 2 décembre 1840). 8. Savez-vous pourquoi, Madame (AVEU D’UNE FEMME). Publiée d’abord dans le Perceneige, 1836. Encore une pièce inspirée par le souvenir de l’amant inoubliable ! 9. Oui, vous avez un ange, un jeune ange qui pleure (L’ANGE GARDIEN). Publiée d’abord dans la Revue poétique de XIX siècle, 1835 ; et dans les Annales romantiques de 1836. 10. Si l’enfant sommeille (DORMEUSE). Publiée d’abord dans le Musée des familles, août 1835. Cette pièce a été mise en musique par Doré. (1) Cependant dans l’Atelier d’un peintre (1833), Marceline fera dire à M. Léonard : "Le chagrin caché se fait jour quelquefois à travers une fable, une élégie, une pauvre chanson… Songez que le chant même de la cigale dit quelque chose dans la création, et fait ressortir çà et là un souvenir, une joie, une émotion tendre., (Tome II, chap. XIII).