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L’eau sert à régulariser les fonctions de l’économie et à neutraliser quelques pertes. Les principaux émonctoires par lesquels se dissipent les fluides animaux, sont la transpiration cutanée, la perspiration pulmonaire, les sécrétions intestinales et urinaires ; cette déperdition continuelle de liquide amènerait des conséquences variables suivant sa durée, si le besoin de boire, qui en est la suite la plus immédiate, n’était pas satisfait. L’eau étanche la soif, qui est un sentiment d’ardeur et de sécheresse des membranes muqueuses, qui revêtent les premières voies digestives ; ce besoin physiologique est produit par les pertes continuelles qu’occasionnent les diverses sécrétions et exhalations. Dans ce rôle, l’eau pure ne peut être remplacée par un autre liquide. L’eau a, de plus, la propriété de délayer les aliments solides et d’en dissoudre quelques uns ; dès lors, elle favorise l’action de l’estomac et de l’intestin, facilité l’absorption des principes assimilables, et concourt ainsi puissamment à la nutrition. Absorbée dans le canal digestif, l’eau se môle au sang, le délaie, et le rend moins excitant en en augmentant le volume. Mais, pour qu’elle produise ces effets salutaires, il faut qu’elle soit de bonne qualité et prise en quantité suffisante, conditions qu’il n’est pas toujours très facile d’observer à bord des navires.

Ainsi, sur beaucoup de transports-écuries, on donne aux animaux de l’eau distillée ; c’est une idée progressive dans l’hygiène navale mais, au point de vue de l’hygiène vétérinaire, elle n’est pas des meilleures. Le premier reproche qu’on peut lui adresser, c’est d’être trop pure : il ne faut pas perdre de vue que, pour bien