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dans le Parti. J’ai pris la parole, et j’ai dit : Comment ! nous avons déjà perdu cette immense valeur, Jaurès. Va-t-on détruire toutes les valeurs européennes, toutes les valeurs de la civilisation ? N’est-il pas moyen de faire tout pour empêcher la guerre ? — il m’a répondu, en présence de Painlevé et de Thomson, textuellement : « Nous sommes engagés avec la Russie. Si nous laissons la Russie seule, après avoir détruit la Russie, l’Allemagne se tournera contre nous ». Voilà textuellement les paroles de Viviani. Ce n’était donc pas l’agression contre la France. C’était encore le premier août. Il n’y avait pas de question d’agression. Il résulte de ces paroles de chef d’Etat, qui était alors le centre de l’action, qui vient de causer avec l’ambassadeur allemand, que c’est par obligation élémentaire pour la France de s’engager derrière la Russie que la France prît part à la guerre. Il est vrai que M. Viviani ajouta cette considération d’ordre français : « Si la Russie est écrasée, ce sera le tour de la France ». Je n’apprécie pas. Je vous donne un fait pour prouver les conséquences fatales pour la France de l’alliance avec le tsarisme.

Ajoutez à ce récit tout ce qu’ont dit nos camarades ici — j’espère que vous avez lu leurs brochures, et que vous les avez méditées ; ce que vous trouverez dans :

1) Le Chaos mondial ; par Paul-Louis ;

2) De l’incapacité des militaires à faire la guerre, par Morizet ;