Page:Causes occasionnelles et permanentes de la Guerre, Charles RAPPOPORT.pdf/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

besoins des hommes qu’on produit certaines quantités de marchandises. Ces marchandises sont fabriquées pour le marché mondial, pour le profit, pour l’accroissement des capitaux, pour l’accumulation de la richesse capitaliste. Le capital parcourt le globe tout entier, vend ses marchandises partout, pourvu que cela lui rapporte le maximum de profit possible. Il préfère même vendre ses marchandises dehors, parce que là non seulement il peut y faire un profit normal, mais le dépasser, en profitant de l’ignorance des populations primitives ou l’absence de concurrence.

Il y avait donc, dans le monde entier, une chasse terrible aux colonies, une chasse aux marchés, aux débouchés commerciaux, et non seulement pour les marchandises, mais aussi pour les capitaux.

Dans tous les pays, il y avait aussi — et cela est déjà le domaine de la seconde catégorie, des causes générales temporaires — il y avait le rôle, néfaste, belliqueux de la métallurgie. Il faut distinguer deux sortes de capitalismes : le capitalisme normal, industriel, pacifique, celui qui travaille sinon pour les besoins de ses compatriotes, du moins pour les besoins du marché pacifique, pour la consommation. Mais il s’est développé, grâce aux armes perfectionnées, grâce à la technique des guerres modernes, un capitalisme de guerre, qui travaillait non pour la production, mais pour la destruction ; non pour la vie, mais pour la mort. C’est une industrie de mort qui a pris dernièrement une extension formidable. Cette industrie de mort, cette métallurgie de la guerre a partout pris l’a première place. Elle avait à sa disposition toute une presse spéciale. Le Comité des