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IV. Antiquités Grecques.

§ I". - GLYPTIQUE.

97. — Diomêde, fils de Tydée, enlevant le Palladion. Le type original de ce sujet, qui a joui d’une grande faveur parmi les artistes de l’antiquité grecque, parait être un groupe de Polyclète, dont il existe plusieurs reproductions gravées sur pierre dure. Au sommet de la citadelle de Troie s’élevait un sanctuaire secret consacré à Pallas, et conservant un talisman merveilleux à la possession duquel le Destin avait attaché la conservation de la cité. Tant que le Palladion y résiderait, ce serait en vain que les Grecs réuniraient leurs efforts pour s’emparer de la ville. Au milieu de la nuit, Diomède et Ulysse se glissent à travers les postes avancés, surprennent les sentinelles et s’introduisent dans la citadelle ; Diomède égorge la prêtresse et se saisit de la statue ; puis ils regagnent le camp des Grecs, emportant leur précieux butin. (Plaut., Bacchid. , act. IV, sc. X.— Virg., Æneid., II, 163.— Ovid., Met., lib. XIII, cap. IX. - Sü. liai., lib. XIII, v. 36.)

On en connaît différentes copies antiques, l’une est une intaille de la coll. Arundel, à Londres, embrassant toute la scène, et ainsi signée en exergue : KAOÜAYPNIOY CEOYHPOT «DHAIH EIIOIEI (Gori, Mu». Flor., II, p. 69 ; — Bracci, Memor. d’antiq. incis., II, 75 ; — Stosch, pl. 35 ; — Guignault, Sur la symb. de Kreutzer, p. 362, pl. iii, n° 780). Il existe un camée semblable sur sardonyx, mais sans signature, au Cab. de France, n° 102.

L’artiste a ainsi retracé l’entreprise accomplie : il a représenté Diomède qui, assis sur l’autel qu’il vient de dépouiller et d’où pend une guirlande arrachée, se lève tout-à-coup. Son corps quitte le siège sur lequel il reposait, et se soulève pour se mettre debout. La jambe droite est étendue, le poids du corps portant sur le pied, la jambe gauche est repliée et collée contre la cuisse. De la main droite il tient une courte épée dont il vient de se servir pour égorger la prêtresse étendue à ses pieds ; de la main . gauche il serre le simulacre sacré qu’il a ravi. Devant lui, sur un fût de colonne, est une statue debout, à demi-nue, vue par le dos, peut-être Athônê-Was, la Pallas troyenne, distincte du Palladion. De l’autre cèté, on aperçoit Ulysse, le pileu» sur la tête, le javelot à la main, qui par un geste semble lui reprocher le meurtre de la prêtresse. Une autre intaille, qui porte la signature AIOCKOYPIAOY, n’offre que la première partie