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ments de charité, enlèvent adroitement à la France neuf millions par an pour appointements fixes, non compris les sables d’or que roule dans leur ravissante demeure un pactole enchanteur. Certaines de ces filles appartiennent à des familles opulentes. Comme je vous l’ai exposé, des dames entièrement dévouées aux prêtres sont à la tête des couvents. Ces dames-là, quand elles ont en leur pouvoir des demoiselles riches, ne cessent de leur inspirer l’envie de se faire religieuses. L’arrière-pensée des dames est de munir le couvent de la dot qui attendait leur élève pour le jour de ses noces. Il en est qui mordent à l’hameçon… Mais elles ne tardent pas à se repentir de leur vœu indiscret, et si quelques-unes meurent vierges, c’est souvent malgré elles. Au reste, les prêtres ont soin de jeter quelques fleurs sur leur solitude, s’il faut en croire les contes de La Fontaine

D. Pourquoi appeler esprits faibles les religieux et les religieuses ?

R. Eh ! quel nom convient mieux à celui qui ne sait pas distinguer le bien du mal ! Dois-je aimer éperdument ou haïr sans bornes un objet quelconque, parce qu’on m’a commandé cet amour ou cette haine ?

Si je m’applique à montrer par mon extérieur une piété que mon cœur rejette, il y a de l’hypocrisie, et l’hypocrisie est des prêtres. Si on a rempli mon cœur d’une piété où je trouve des charmes, et que je ne puise la nécessité de cette dévotion que dans ces mots, les prêtres me l’ordonnent, il y a de la faiblesse d’esprit, et c’est le lot des couvents.

D. Selon vous, les martyrs ont donc aussi été des mortels faibles ?