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Ceci nous donne l’évolution morbide la plus fréquente de ce que Virchow a désigné sous le nom d’embolie, et qui sert aujourd’hui à expliquer la présence et le développement d’un grand nombre de phénomènes pathologiques.


La matière purulente est enfermée entre deux caillots. — Indépendamment de la transformation du caillot en matière puriforme, il y a parfois simultanément, dans certains cas de phlébite consécutive à la saignée, suppuration émanant, soit des parties avoisinant la veine, soit des membranes externe et moyenne de la même veine. Lorsqu’il en est ainsi, la plaie vasculaire est béante et ses bords sont garnis de granulations cellulo-vasculaires ; ces granulations fines, serrées, ne se prolongent pas sur la membrane interne, elles restent limitées à la plaie. Le pus est susceptible de se retrouver placé dans l’intervalle qui sépare les caillots de la plaie veineuse ; il se présente alors sous l’aspect d’une masse sanguinolente, état qui est dû à sa communication presque constante avec le fluide sanguin. Au lieu d’offrir cette disposition, la matière purulente est enfermée entre deux caillots ; elle n’est plus alors sanguinolente, rarement homogène, l’hétérogénéité la caractérise.

La phlébite suppurée n’est pas grave lorsque le pus est circonscrit par des caillots, de telle façon qu’il ne puisse pénétrer en nature dans le torrent de la circulation ; il n’y a réellement de danger que dans le cas de ramollissement du coagulum. Pour si étendue que soit l’affection, par cela seul que le pus accumulé dans la veine malade ne communique pas avec le torrent circulatoire, il n’en résulte que des accidents locaux. Ce pus est susceptible d’être éliminé par les voies ordinaires : il peut distendre, amincir la veine et se faire jour à travers ses parois lacérées ; il en résulte des abcès qu’un observateur inattentif pourrait confondre avec des abcès ordinaires.