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les quatre fils aymon

Lors oïssiez grant noise quant se fu esmovant.
Tant estoit son destrier ruides et remuans
Que la terre en estoit soubz li retoubissans.
Devant les autres va li sarrasins gaians.

Renaud le voit et court à sa rencontre. Il broche Escorfaude si fort que le sang jaillit, mais il ne peut percer l’écu du païen dont la lance se brise également sans résultat. L’amustant s’étonne. Renaud dit que la lutte continuera à l’épée. Le fausart de l’amustant qui « avoit gris kaviaus », fend l’écu de Renaud. Celui-ci qui « d’aïr fu vermaus » tranche le heaume et la tête de son adversaire :

Si qu’a terre li fu espandu li cerbiaux.
A terre caï jus aussi plas c’uns pourciaux.

Les païens sont dans la douleur. Hermin lé jouvenceau frappe le sarrasin Lucibiaux et lui enlève l’enseigne. Les païens sont en déroute. Renaud fait sonner trompes et tamboureaux pour que les chrétiens reviennent au castel avec le butin fait ;

Car li saige tesmoignent et on doit tenir d’iaux
C’on doit laisser le ju tandis que il est beaux.

On rentre au castel. Sinamonde vient saluer Renaud et demande qu’il conte leurs aventures.

F° 126. Les païens affligés entrent dans Angorie et racontent à Danemont ce qui s’est passé. Ils ont laissé sur le champ l’amustant et vingt mille hommes. Danemont s’en prend comme toujours à Mahomet. Mais Safadoines le reconforte.

Le roi Cassidonies veut Sinamonde « au vis cler ». Danemont la lui promet. — Quand Renaud voit avancer les Sarrasins, il fait ouvrir les portes du château. Baptamur, Josep et Hennin garderont ces trois portes. Renaud, le roi Richier, Joseré qui portait « l’ensaigne de samy », sortent du château. — Cassidonies renverse Joseré « le bourgeois signori ». Renaud se jette dans la mêlée, mais ne peut atteindre Joseré qui est dégagé par son fils Lambert. Celui-ci lui prend l’enseigne et repart contre les Sarrasins. refusant à Constant, fils de Josep, de lui confier l’enseigne. Baptamur regrette