Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
les quatre fils aymon

Le souvenir du Maugis d’Aigremont est plus précis. Renaud dit dans les Ardennes :

Ja mengerons Baiart a la crupe triullée
Qu’en Espaus me donna Oriande la fée.

Au feuillet 92, recto A, après le vers de Naimes :

Qui ce conseil vous donne, estre doit vostre amis,


l’on a :

Explicit du duc Buef d’Aigremont et commence de Renaut et de ses frères.

Je ne crois pas qu’il y ait lieu d’attacher d’importance à cette indication, qui arrive beaucoup trop tard. Dans la forme actuelle du poème, c’est à la querelle de Renaud et de Bertelot que commence l’histoire proprement dite des Fils Aymon.

Ces manuscrits B et C sont des copies inexactes çà et là, mais concordantes presque partout, se complétant et se corrigeant d’une même version plus ancienne. Le manuscrit de Venise, malgré ses défauts, me paraît plus près de cette version que B et C, où le trouvère gâte parfois son récit par des ornements de mauvais goût. On admet que C, comme B, date du XIIIe siècle ; mais B me paraît plus récent que C.

IV. Manuscrit de l’Arsenal, 205B. B. l. fr. (ancien 2990), sur parchemin, comprenant quatre-vingt-dix-sept feuillets à deux colonnes ; réglé à trente-huit lignes. Il contient environ quatorze mille six cent cinquante vers. Le scribe a supprimé au hasard pour abréger sa tâche. L’on constate vers la fin une lacune assez importante au feuillet 91, verso A (préliminaires du combat des fils de Renaud). Dans le manuscrit La Vallière, le texte correspondant comprend deux cent quarante-trois vers, du feuillet 47, verso B, v. 6, au feuillet 48, recto B, v. 11. Les derniers mots que le scribe a écrits au feuillet 97, verso B, sont significatifs :

Explicit de Re. de Montauban
Explicit, expliceat, ludere scriptor est.

Avec Michelant, je désignerai ce manuscrit par la lettre A. On le croit du XIVe siècle. L’orthographe capricieuse n’est