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les quatre fils aymon

été emprunté au Cycle d’Artus[1]. De tout cela n’a surnagé dans la littérature que le pseudo-armet de Mambrin dont Cervantès a coiffé son héros.

Bien des problèmes se posent à propos du cycle des Fils Aymon. La plupart ont été étudiés et sont ou seront résolus dans la mesure de certitude que comporte la nature du sujet. Au seuil du vénérable poème que je réédite, j’ai cru devoir tenter d’éclaircir la question de ses plus lointaines, de ses premières origines. Si des recherches patientes, si l’étude attentive de textes lus et relus pendant des années, ne m’ont point trompé sur la valeur de rapprochements dont certains m’étonnaient par leur caractère de nouveauté, l’histoire des Fils Aymon doit être considérée comme une synthèse de notre épopée nationale, puisque l’analyse des éléments dont elle est formée permet d’y reconnaître les trois époques qui font la matière de la Chanson de geste : l’époque mérovingienne, l’époque de Charles Martel, l’époque féodale. « C’est dans ce roman, dit G. Paris, qu’on a longtemps vu le point central et comme le foyer de toute l’épopée carolingienne »[2]. Elle n’est point le foyer dont tout rayonne, elle n’est point l’Iliade, mais elle est le point où tout converge, où tout se reflète, de sorte qu’elle offre l’image la plus complète du Moyen Âge héroïque.


IV


Description des manuscrits — Rédactions en prose et imitations étrangères


I. La Vallière, 39, aujourd’hui Bibliothèque Nationale, fr. 24.387 ; XIIIe siècle. Avec Michelant, je le désigne par la lettre L[3].

  1. L. 1. p. 176. J’analyse longuement le ms. 764 dans le chapitre suivant.
  2. Hist. poétique, p. 302.
  3. J’ai déjà décrit ce manuscrit dans la Revue des langues romanes, 1901, p. 32 sq. L’on y a le fac-similé des feuillets 38, 39, où j’ai constaté que ce manuscrit est formé par la juxtaposition de deux copies de dates différentes. Cet article est aussi dans le volume du Trentenaire de la Société pour l’étude des langues romanes, p. 239 sq.