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le lapin, la souris et le mouton portent leur tænia propre. Ces tænias des herbivores diffèrent toujours des tænias des carnassiers par des caractères nettement tranchés. Du reste, comment les vers s’introduiraient-ils dans le corps des carnassiers dont la nourriture consiste en chair et en sang, si ce n’est par le corps de leur victime ? L’herbivore sert de véhicule au parasite pour pénétrer dans le corps du carnassier. « Le cysticerque est une pilule dorée par un lambeau de chair. » (Van Beneden).

Certains vers ne peuvent arriver directement à leur destination ; il faut qu’ils fassent un détour : on comprend que le lapin mange l’herbe sur laquelle le chien a déposé les œufs de tænia, et qu’il avale ces œufs avec l’herbe ; mais comment les œufs pénétreront-ils dans l’estomac des carnassiers qui ne mangent que de la chair ? Il faut les faire avaler avec la chair, et la nature a fait germer dans la chair des herbivores ces mêmes vers qui doivent pénétrer dans les carnassiers.

Les évolutions de ces vers se trouvent arrêtées dans leurs cours, si le patron qui les héberge meurt de sa mort naturelle, et ils périssent sous leur première forme. Le ver peut ainsi végéter pendant des années ; mais, à peine passe-t-il dans les voies digestives de l’hôte auquel il est destiné, qu’une activité extraordinaire surgit, le temps est mis à profit : au bout de deux heures, sa forme a complétement changé, et au bout de vingt-quatre heures, c’est à peine s’il est encore reconnaissable.