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françois Ier et la renaissance

Tout en imitant Boccace, Marguerite, — avouons-le, — reste parfois bien loin au-dessous de lui. Il faut toutefois, pour apprécier cet ouvrage avec impartialité, se reporter au temps et à la société au milieu desquels Marguerite a vécu. Des aventures galantes, des séductions de filles novices, de plaisants stratagèmes pour tromper les tuteurs et les jaloux, d’étranges écarts des évêques et des moines, voilà sur quels pivots roulent la plupart de ces récits.

De son temps, cette liberté de propos ne s’éloignait point du bon ton de la cour et du langage des honnêtes gens ; son style est même plus décent que celui de quelques sermons de l’époque, tels que ceux des Barlette, des Maillard et des Menot.

Brantôme n’en rapporte pas moins que la reine-mère et la princesse de Savoie, qui avaient aussi composé des recueils de nouvelles, les brûlèrent de dépit après avoir lu celui de Marguerite.

Les contes de la reine de Navarre, distribués par journées, sont suivis de réflexions qui ne sont pas toujours la partie la moins intéressante