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les femmes écrivains de la france

coup sûr, ceci est l’œuvre d’une femme ! Et voyant des chapitres entiers, furibonds, emportés, tout nus, et remplis des plus chauds détails de la passion, et qu’on dirait écrits par une main de fer avec une plume de fer, ils diront : À coup sûr, c’est un homme et un homme fort qui a écrit ces lignes ! Or, si les critiques disent cela, ils se tromperont deux fois, ils attribueront à l’homme ce qui est à la femme, et à la femme ce qui est écrit par le jeune homme. Jamais on n’aura préparé plus de tortures aux Saumaises futurs que George Sand. »

Nous ne suivrons pas J. Janin dans les jugements qu’il porte sur Indiana, Valentine, André, qu’il proclame trois chefs-d’œuvre, ni dans son appréciation sur Lélia, qu’il critique très sévèrement et qu’il appelle : « atroce livre, tout sensuel, qui se noue et se dénoue au moyen d’une courtisane et d’un galérien. » Mais personne n’a guère contredit, depuis cinquante ans, ce jugement formulé par le « prince des critiques » sur la prose de George Sand :

« Sa plume est tour à tour passionnée, éner-