Il existe dans une province du sud de la France une tour, fendue
du haut eu bas. On la nomme la Tour fendue ou Tour de Ganelon.
Huit jours après la défaite de Roland à Roncevaux, le traître Ganelon
donnait en son château un grand festin. Personne ne connaissait
encore sa trahison. Cependant Charlemagne suspecte Ganelon ; tout-à-coup,
il pénètre dans la salle où l’on festoie ; il interroge Ganelon au
sujet de la mort de son neveu et découvre le crime.
Depuis qu’à Roncevaux il est tombé Roland,
le fier neveu de Charle, à la barbe chenue,
huit fois la nuit est revenue ;
mais Charle vengera Roland.
Dans l’antique château, grande est la joie.
Les chefs vaillants, hôtes de Ganelon,
ayant vaincu le Sarrazin félon,
sont réunis, et gaîment l’on festoie.
Le vin vermeil coule à flots dans les coupes
d’argent. On a tué maints noirs sangliers,
maints cerfs, maints bœufs en l’honneur des guerriers.
Les valets vont, actifs, parmi les groupes.