Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Non, allez. Je ne veux accepter que votre bénédiction.

— En ce cas, je veux te récompenser d’une autre façon. Je suis le bon Dieu et mon domestique n’est autre que saint Pierre. Je veux accomplir trois de tes souhaits. Choisis. »

Le bonhomme Misère se gratta l’oreille, puis les cheveux, cherchant bien ce qu’il devait demander au bon Dieu.

— « Demande d’abord le paradis ! lui souffla saint Pierre.

— Laisse donc ! laisse donc !… Voyons, je demande que… tout ce qui s’assoira dans mon fauteuil ne puisse en sortir sans ma permission.

— Voici qui n’est pas difficile. Accordé. Voyons ton deuxième souhait.

— Demande donc le paradis ! murmura saint Pierre. »

Le bonhomme Misère se gratta encore l’oreille, puis les cheveux.

— «Mon deuxième souhait est celui-ci : je désire que celui ou ceux qui monteront sur mon noyer ne puissent en descendre sans ma permission.

— C’est bien simple encore. Accordé. À ton dernier souhait.