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Le paysan vit qu’il avait affaire à des Loups sorciers et continua son chemin sans plus s’en inquiéter.

Ils l’accompagnèrent en hurlant jusqu’au village, mais ils n’y entrèrent pas et disparurent comme par enchantement.

(Conté en 1881, par M. Émilien Guilbert, d’Englebelmer [Somme]).

VI

l’éternueu



Près de la route d’Englebelmer se tenait autrefois un homme qui passait toutes les nuits à éternuer d’une façon continue. À quelque heure que l’on pût passer en cet endroit, on n’entendait que des atchi ! atchi ! atchi ! sans cesse répétés ; aussi les passants s’enfuyaient-ils en se disant : C’est l’« éternueu ! »

Bien des fois les jeunes gens des villages voisins s’étaient réunis le soir pour surprendre l’éternueu, mais quand ils étaient arrivés au lieu d’où partaient les atchi ! atchi ! ils n’entendaient plus rien et le bruit ne reprenait que quelques minutes