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un autre conteur repartait de plus belle sur un nouveau thème d’histoire. Puis on chantait en chœur, on proposait des énigmes, des devinettes, et le plaisir allait son train.

Les jeunes gens du village arrivaient et demandaient entrée à la veillée. Ils allaient prendre place à côté de la jeune fille qu’ils courtisaient et prenaient part aux chansons des vieux. L’heure de se retirer étant venue, ils reconduisaient leur « belle » et n’allaient se coucher qu’après avoir joué toutes sortes de tours à ceux qui n’étaient pas de la veillée.

Le jeudi, c’était autre chose. Les gars amenaient le ménétrier ; les vieilles femmes se rangeaient le long des murs, les vieillards se plaçaient devant le feu ; le ménétrier montait sur un bahut et la danse commençait. Le « cotillon », la « branle », le « rigodon » alternaient avec les quadrilles du bon vieux temps. Et quand les danseurs étaient fatigués, on « attisait » le feu ; une grande casserole était bientôt remplie de cidre ou de vieux poiré, de sucre et d’eau-de-vie, et, quand le « flippe » était bien chaud, les grandes tasses remplies du liquide fumant circulaient à la ronde ; les danses recommençaient de plus belle fort avant dans la nuit.

Mais, au moment du Carnaval, il arrivait souvent