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Lundi, mardi,
Mercredi, jeudi,
Vendredi, samedi,
Dimanche, et puis…
C’est bien fini.

Tous les lutins s’étaient arrêtés et battaient joyeusement des mains en poussant de grands cris de joie. Le chef s’approcha de Thomas le Bossu :

— En ajoutant le dimanche aux noms des six autres jours de la semaine, lui dit-il, tu nous as délivrés de tous les malheurs et de tous les supplices que nous endurions depuis des milliers d’années, depuis la création des hommes et des lutins. Le Seigneur avait ordonné à l’homme de travailler les six premiers jours de la semaine et de se reposer le septième jour, le dimanche. Pareille recommandation nous fut faite. Tout alla bien pendant quelque temps. Mais un jour que les lutins s’étaient réunis pour une grande chasse, le bon Dieu voulut nous éprouver. Il plaça devant nous un cerf merveilleux qui durant trois jours entiers soutint notre poursuite. Nous ne l’atteignîmes que le dimanche, et sans respect pour la défense que le Seigneur nous avait faite et que nous avions du reste oubliée dans l’ardeur de la