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enfermé dans un charmant étui fait de la main des fées sans doute, rendait des sons véritablement divins.

— « Encore une ronde ! demanda une jolie petite fiole.

— Encore une ronde ! » répétèrent les autres lutins.

Le ménétrier prit son nouveau violon et joua une nouvelle ronde. Les lutins, sans se tenir par la main, cette fois, se mirent à danser à nouveau sur les branches, les feuilles et les fleurs des buissons bordant le sentier, mais si doucement, si légèrement que branches, feuilles et fleurs ne remuaient en aucune façon sous le poids des gentils petits êtres.

Au commandement du chef Din-Don, le violoneux s’arrêta et les lutins se dispersèrent après avoir remercié à nouveau le ménétrier.

Resté seul, celui-ci rassembla les présents des petits hommes et reprit sa route vers Warloy. Bientôt après il arriva au village et y trouva sa famille dans la plus grande inquiétude. Il rapporta ses aventures de la nuit dans la forêt d’Heilly, et ce ne fut qu’après avoir montré le violon merveilleux, la veste, la robe, le bonnet et les pièces