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« fioles, » des « herminettes » de toutes formes et de toutes tailles, vêtus de toutes sortes de façons bizarres. Le courage lui revint et il commença un air gai, entraînant, qui fit écarquiller de plaisir les yeux des petits lutins. Et comme le ménétrier continuait par une valse, lutins, houppeux, goblins, fioles se prirent par la main et, n’y tenant plus de joie, formèrent une vaste ronde autour du loup et du joueur de violon.

— « Allons, Din-Don ; toi qui es le plus agile des lutins, enfourche le loup et conduis la danse ! » crièrent les petits hommes à un charmant petit goblin qui n’avait point encore pris part à la ronde et qui, assis sous un noisetier, regardait avec curiosité la danse de ses amis.

Din-Don ne se le fit pas répéter ; il fit une cabriole, sauta par-dessus le cercle et retomba sur le dos du loup.

— « Allons, en avant ! Balancez vos dames ! » cria le violoneux, qui avait retrouvé tout son sang-froid et qui se serait cru à jouer sur la grande place du village, au milieu des jeunes gens et des jeunes filles.

« En avant, maître loup ! Hop ! hop ! hop ! » cria joyeusement le petit goblin Din-Don.