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§ III. — LES REVENANTS


Les histoires de revenants sont innombrables. Il n’est presque personne qui n’ait une aventure de ce genre à raconter. Le principal mobile qui pousse ceux qui sont morts à « revenir, » c’est pour demander des messes ou l’accomplissement d’un vœu, parfois aussi pour faire payer une dette qu’ils ont contractée, ou restituer une somme ou un objet volés. Il est certains jours où les morts reviennent de préférence, le samedi, par exemple, à l’heure de minuit. Comme il arrive pour les lutins, pour les réunions des sorcières, etc., les apparitions ont lieu depuis minuit jusqu’au moment où le coq chante dans la cour des fermes.

À la Toussaint, les morts de l’année, précédés d’enfants de chœur agitant des clochettes, font trois fois le tour du cimetière en chantant la messe des morts. Le dernier décédé porte un seau renfermant les larmes versées dans l’année en mémoire des défunts.


IV

le paysan et les revenants



Un paysan revenait un soir de vendre son blé au grand marché d’Arras. Il rentrait à pied, ayant laissé sa voiture à son domestique, qui ne devait revenir que le lende-