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J’arrive à St Pol vers midi. Je vois deux camions au fond de la Place du Marché. J’ai l’impression que l’on ferme les portes. Je me hate, je cours, je fais des signaux, je crie : les camions partent quand je suis à cinquante mètres d’eux. Ils vont à Boulogne. Je continue ma route. L’apres-midi les occasions sont rares. Je croise des voitures, aucune ne me dépasse.

À seize heures, à Hesdin, le chef de gare me dit : « Vous arrivez bien à point. Chaque jour entre seize ⁁heures et demie et dix-sept heures et demie, il passe un train de permissionnaires anglais. Ce train s’arrête également à Dannes-Camiers. Vous monterez dans le fourgon, personne ne s’occupera de vous. »

À vingt deux heures, ce train n’est pas encore passé. Le chef de gare, avant de se coucher à vingt-deux heures, vient me dire de ne plus compter sur ce train de permissionnaires, mais que vers trois heures, il passe