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je vois une traînée de linge sur le côté de la route. Je ramasse les pièces les plus grandes, même les chemises de femme, me disant que Pagniez et Sergeant trouveront moyen de les utiliser. Je J’en fais un paquet noué dans une serviette, je prends le bâton d’une charrue qui me sert à soutenir ce colis au dessus de l’épaule et je marche à bonne allure.

La traversée de Cagnicourt se fait sans incident. Puis je prends le chemin de terre de Buissy-Maralle pour faire 4 ou 5 kilomètres en moins sur la grand’route d’Arras à Cambrai.

À l’entrée de Buissy, un allemand me saisit le bras. Je lui montre mon laissez-passer. Il me fait comprendre qu’il est nuit, que je ne peux voyager ; il veut m’entrainer sous une tente toute proche. Je lui montre mes autres papiers. Il appelle un camarade. Tous deux