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tion de Boisleux, une fusillade d’une intensité inouie. Elle va durer jusque bien avant dans la nuit. Cette fusillade nous étonne : comment peut-on arriver à procurer aux soldats une telle quantité de cartouches ?

Par moment, la fusillade s’éloigne dans la direction de Tilloy, de Monchy-le-Preux. Alors nous sommes désolés, nous figurons que les français reculent encore. Puis quand la fusillade se rapprochent, nous nous remettons à espérer, nous pensons que les français vont repousser les allemands, nous libérer. On ne saurait croire combien il est pénible, en pareil cas, de se trouver isolés, de tout ignorer de ce qui se passe à deux ou trois kilomètres de son village. Il nous a fallu plusieurs jours pour nous rendre compte de la situation, pour comprendre que le front se stabilisait à quelques kilomètres de nous, nous