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Nous ouvrons les portes aux porcs. Nous sortons le chariot de la remise et nous abattons le toit.

Les canons continuent à gronder. Les obus allemands passent au dessus de nous, vont tomber à cent cinquante mètres dans notre pâture, dans notre jardin. On en a compté plus de 25 dans la pâture, 7 ou 8 dans le jardin. Une vache et la petite ânesse des enfants sont tuées en pâture.

Nous allions avoir terminé notre travail (la maison et les bestiaux furent préservés.) quand Mr Pagniez vient m’informer que des allemands sont descendus dans sa cave, où se tenaient 25 à 30 personnes : ils ont fouillé les hommes, ont trouvé dans la poche de son fils Jean une balle de fusil. Ils ont fait remonter tout le monde dans la cour, ont mis contre le mur Jean Pagniez complètement nu, l’ont mis en joue, n’ont pas tiré, lui ont fait remettre ses vêtements. Alors les allemands ont fait entrer dans la maison : Brunot