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vers la gare et la rue du pont ; les allemands au Nord de l’église, vers notre pâture.

Notre cave regorge de monde. Il y a Mme Flament, Mme Delattre sa fille et ses deux petits enfants.

Vers deux heures, du haut de la descente de cave, quelqu’un crie : la grange de Delattre brûle. Cette grange est construite le long de la rue. Au dela de la cour, la maison est construite en parallèle à la grange. Les écuries avec grenier au foin vont de la grange vers la maison. Mais à cinq mètres de l’habitation, les écuries s’arrêtent ; seul le toit continue pour former un hangar. Il suffirait de couper ce toit pour préserver la maison.

Je demande si quelqu’un veut m’aider à tenter ce sauvetage et celui des animaux. Ma fille Joséphine s’avance aussitot, et elle est seule à se proposer. Elle a dix-neuf ans.

Nous détachons les chevaux, les vaches,