Page:Carmontelle - Les Femmes, tome III.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
LES FEMMES.

— Il me semble, monsieur le marquis, que vous avez un peu réfléchi sur nous.

— C’est-à-dire, sur l’injustice des reproches que l’on vous fait.

— Vous n’avez donc jamais eu à vous plaindre des femmes ?

— Je ne peux pas absolument dire cela ; mais j’en ai eu moins à me plaindre que des événemens ; aussi je m’attends à tout avec elles.

— C’est le moyen de n’être jamais trompé.

— Cela ne vaut-il pas mieux que de n’être pas content ?

— Cependant vous ne l’étiez pas trop de madame de Jachères à la campagne, puisque vous vouliez vous en venger.

— C’est que la vengeance que je méditais me paraissait plus douce que l’offense n’était douloureuse.