Page:Carmontelle - Les Femmes, tome III.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
CHAPITRE XXXIII.

le fruit. C’est donc l’amour qui lui manque ; mais son mari n’en a point pour elle, et on lui persuade même qu’un mari n’est pas fait pour en inspirer.

— Rien n’est si vrai ; le mariage commence par ce qui doit couronner l’amour.

— Il faut donc chercher l’amour pour goûter le bonheur, on lui promet l’un et l’autre, mais souvent on exagère les deux, en n’offrant que des désirs, l’épreuve qu’elle en fait ne la satisfait pas, elle croit qu’on l’a trompée, elle cherche ailleurs le bonheur, il semble fuir devant elle, est-ce sa faute si elle court après toute sa vie ?

— Voilà ce qui arrive tous les jours.

— Peut-on, d’après cela, accuser une femme d’inconstance, de légèreté ?

— C’est pourtant ce qu’on fait tous les jours.

— Et bien injustement, puisqu’elle ne cherche qu’à le fixer.