Page:Carmontelle - Les Femmes, tome III.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
LES FEMMES.

avant qu’elle fût arrivée ; elle en parut très-contente. Nous soupâmes tous ensemble fort gaiement, et le lendemain chacun se rendit de son côté au château du nouveau seigneur.

Le temps était fort beau, la campagne superbe et je sentais en moi un nouvel être. Tout s’embellissait à mes yeux ; l’espoir du bonheur semblait s’établir déjà dans mon cœur.

— Cet espoir est souvent préférable au bonheur même.

— Pour moi, je le crois. Mon ame s’épanouissait d’avance, sans que je pusse trop m’en rendre raison. Les fêtes furent très-agréables. Les habitans de cette terre vivaient dans une honnête aisance, la jeunesse était gaie et respirait le plaisir. Ce séjour parut charmant à tout le monde, et il y en avait assez pour qu’on y pût jouir de la plus agréable liberté. Tout ce qu’on y projetait avait son exécution ; jeu, promenades,