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LES FEMMES.

mir contre les pièges dangereux auxquels une jeune femme est sans cesse exposée dans le monde. J’étais prête à me rendre à leurs vœux, lorsqu’un appât séducteur m’a entraînée vers vous et m’y a attachée, malgré mes réflexions. Il était juste qu’une chaîne que vous aviez formée fût rompue un jour par vous, et je vous aurai cette dernière obligation que je n’oublierai jamais.

— Quoi ! Madame ; vous pouvez vous résoudre à m’abandonner ?

— J’aurai toujours de l’amitié pour vous ; mais mon ame ne sera plus exposée au trouble, aux remords et au désespoir qui suivent les passions, et je parviendrai peut-être un jour à mériter l’estime due à la vertu. Adieu, Marquis, ne vous reprochez rien, puisque vous allez contribuer à me faire obtenir le seul bonheur où je puisse actuellement aspirer.

— Voilà donc la source de toutes ces