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LES FEMMES.

croire que vous l’aimiez, et ne la laissez pas languir plus long-temps dans une si cruelle situation. Dites-lui, s’il le faut, que vous m’aimiez depuis que vous me connaissez ; que vous étiez sans espérance ; que l’obstacle qui s’opposait à notre union est détruit et que vous m’épousez enfin. Allons partez ! J’obéis.

— Je crois, dit Dinval, que vous fûtes bien mal reçu par madame de Polevère.

— Elle s’écria en me revoyant : Eh bien ! mon ami, avais-je tort de ne pas vouloir vous aimer ?

— Madame, j’ai besoin de toute votre amitié pour prendre ma défense contre vous-même.

— Vous ne me parlez plus d’amour, ingrat ; je vous ai deviné, vous aimez madame de Ricion.

— J’en conviens, Madame, et c’est elle-même qui m’envoie vous faire cet aveu ; elle plaint l’avenir où je vous ai plongée, elle veut que je vous apprenne