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LES FEMMES.

nul reproche à vous faire ; tranquillisez-vous. Je suis sûre que vous n’avez jamais trouvé de femme dont les sentimens pussent égaler les miens ; non, vous n’avez jamais pu aimer véritablement que moi.

— Je vous rendrai compte, quand vous le voudrez, de toutes mes erreurs : une seule femme aurait pu me séduire. Elle s’était trompée aux regrets que me causait votre départ ; mes soupirs, ma tristesse, lui avaient fait croire que j’étais devenu sensible pour elle, et je m’aperçus dans nos conversations combien elle le devenait pour moi ; je m’en éloignai promptement. Ses sentimens me paraissaient trop ressembler aux vôtres pour que je pusse toujours lui résister. Je craignais tout de cette ressemblance ; elle seule aurait pu me faire trahir mes sermens, de n’aimer jamais véritablement que vous. Elle se punit de son erreur en épousant un homme qu’elle