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LES FEMMES.

droite. Entrez-y sans faire de bruit, et vous l’y trouverez sûrement à lire. Elle s’y rend toutes les après-dînées, elle y passe deux heures seule, et c’est toute la liberté que nous lui laissons, parce que nous voulons jouir tout le reste de la journée de sa présence. Je m’élançai vers le bois, et j’y entrai cependant avec précaution. Après plusieurs détours, je l’aperçus de loin. Je fus saisi de joie, j’avais peine à marcher. Elle était assise sur un banc de gazon, un porte-feuille ouvert était à côté d’elle avec plusieurs lettres. Son chien qui me reconnut allait en jappant d’elle à moi, de moi à elle ; et sans regarder de mon côté, elle s’occupait de ramasser ces lettres. Je tombai à ses pieds avant qu’elle m’eût aperçu. Ah ! s’écria-t-elle, c’est bien vous que je revois !

— Oui ! c’est moi, et qui ne respirerai plus que pour vous. Elle m’avait relevé,