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CHAPITRE XXXVI.

ra beaucoup, et je m’arrachai de ses bras en regrettant bien sincèrement d’être la cause de tous les maux qu’elle allait souffrir ; mais à mesure que je m’éloignais de Versigny, l’espoir de revoir madame de Ricion effaça bientôt tous mes regrets. Arrivé à Paris, on me dit que madame de Ricion avait envoyé plusieurs fois chez moi. Je fus dans le ravissement ! Je vole à l’instant chez ses parens, ils étaient à la campagne, et madame de Ricion avec eux. Je partis sur-le-champ pour cette campagne. Il n’y avait que quatre lieues de Paris, et de ma vie je n’ai éprouvé une impatience si grande que celle d’y arriver. Les maîtres de la maison me reçurent à merveille, et comme si je ne les eusse jamais négligés ; mais je ne voyais point madame de Ricion ; ils me dirent : Vous cherchez notre jeune veuve ? Voulez-vous la surprendre ? allez dans le petit bois que vous voyez à