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LES FEMMES.

la ramassant. On sortit de table, et je courus dans le jardin pour respirer et rêver au parti que je devais prendre. On ne m’y laissa pas long-temps, et on m’appela pour me remettre au jeu. Je me retirai de bonne heure, sous le prétexte d’un léger mal de tête ; mais c’était pour rêver librement à madame de Ricion, et pour trouver les moyens de quitter madame de Polevère d’une manière convenable. Le lendemain je fis tout préparer pour mon départ, et j’allai la trouver. Je lui dis qu’une affaire indispensable demandait ma présence à Paris, que mon homme d’affaires me pressait depuis huit jours d’y arriver, que je ne pouvais plus retarder, et que j’étais au désespoir de me séparer d’elle. Eh bien ! si vous prévoyez que cette affaire se prolonge, me dit-elle, mandez-le-moi, je romprai mon voyage, et je retournerai à Paris ; enfin, je ne l’ai jamais vue si tendre, elle pleu-