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LES FEMMES.

contraire, on la plaint, et ce sentiment augmente l’amour qu’elle inspire.

— Oui, mais cet amour… Allons, je veux me bien porter, et pour cela je vais souper mieux que je n’ai fait depuis long-temps.

Nous soupâmes très-gaiement ; comme elle a beaucoup d’esprit, et que cet esprit est d’une tournure singulière et piquante, je n’avais point encore fait de souper si agréable. Elle me plaisanta beaucoup sur tout ce qu’elle appelait mes bonnes fortunes. Après le souper, elle me dit : Vous vous êtes souvent trouvé en tête-à-tête avec des femmes, comme vous vous trouvez avec moi, dans ce moment-ci ?

— Quelquefois, il est vrai.

— J’ai pensé, jusqu’à présent, que c’est une grande imprudence que fait une femme, en s’exposant comme je le fais ; et malgré cela, voyez comme je