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LES FEMMES.

part m’emmena dans le parc, et elle me dit : Je crois que nous savons à présent ce qui a causé le prompt départ de ces dames ; mais si ce que nous disions au comte était arrivé, ne trouveriez-vous pas la position de madame de Léonval bien embarrassante ? Pour moi, à la place de sa mère, je ne l’eusse jamais fait partir d’ici si promptement. Elle est un peu vive et même étourdie, la bonne dame. Elle aime fort sa fille assurément ; mais elle ne voit rien avec réflexion, et par conséquent elle donne tout au premier moment, sans envisager les suites.

— Je ne me suis pas aperçu de cela.

— Quoi ! vous n’avez pas vu que madame de Léonval était entièrement consolée de la perte du duc, et cela n’a rien de surprenant ; une douleur trop vive s’épuise à la fin ; l’habitude d’aimer, fait qu’on laisse entrer dans son