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C’est le contraire qui se voit dans toutes les sociétés exclusivement agricoles. 452

§ 
3. — Le pouvoir d’entretenir commerce à l’extérieur augmente à mesure que la communauté peut de plus en plus compter sur elle-même. Rapide accroissement de commerce dans les pays qui se protègent. Sa décadence dans ceux où n’existe pas la protection. 
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§ 
4. — Limitation du commerce intérieur des États de l’Union américaine. Leur accroissement du pouvoir d’entretenir commerce étranger. 
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§ 
5. — L’obstacle au développement du commerce avec une population lointaine se trouve dans la taxe du transport. Le centre et le nord de l’Europe s’affranchissent par degrés de la nécessité de l’acquitter. Il s’ensuit un accroissement rapide des relations avec les pays éloignés. Augmentation de cette taxe dans tous les pays qui se guident sur l’Angleterre. La véritable liberté du commerce consiste à entretenir relation directe avec la monde extérieur. A cela s’oppose la centralisation, et de là vient la résistance qu’elle rencontre chez toutes les sociétés en progrès de l’Europe. La protection a pour objet d’établir la parfaite liberté de commerce sur tout le globe. 
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§ 
6. — La fin dernière de toute production est l’homme véritable. Plus progresse son développement, plus il y a tendance à ce que le commerce de goût et d’intelligence se substitue à celui qui ne demande pour son maintien que la force brutale. Les centres locaux se multiplient et l’attraction locale augmente dans tous les pays qui se règlent sur l’enseignement de Colbert. Déclin de l’attraction locale dans ceux qui adoptent les doctrines de l’école anglaise. La paix et l’harmonie viennent avec l’exercice convenable du pouvoir de coordination. La subordination de toutes les parties devient plus complète à mesure que l’organisation sociétaire se perfectionne. 
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DE l’ORGANISATION SOCIÉTAIRE.
§ 
1. — Dans la nature, la dissemblance des parties est une preuve de la perfection de l’ensemble, — le plus haut degré d’organisation étant celui qui présente les différences les plus nombreuses. Plus l’organisation est supérieure, plus est complète la subordination des parties. Plus la subordination est parfaite, et plus harmonique et belle est l’interdépendance des parties. Plus cette interdépendance est complète, plus est forte l’individualité du tout et plus il a pouvoir de self-direction, de direction spontanée. 
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§ 
2. — Plus la coordination des parties est parfaite, et mieux se complète le développement de chacune et de toutes. Plus sont nombreuses les différences dans une société, plus la subordination est parfaite et plus complète est leur interdépendance. L’ordre et la liberté vont s’élevant à chaque degré qui rapproche du type de l’organisation sociétaire. Exemples empruntés à l’histoire. 
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