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et d’autres phénomènes semblables qui, tous, s’accomplissent dans l’enfance, dans les rêves, dans le sommeil et dans la maladie ; — généralement et sans qu’on en ait conscience, et par conséquent sans volonté ou impulsion venant de la salle du trône de l’intelligence. Les muscles de locomotion eux-mêmes, quoique répondant vite à la volonté et sous la conduite et direction des forces percevant et réfléchissant de l’intelligence, ont cependant la capacité d’accomplir leurs offices en l’absence et indépendamment d’une telle direction et gouvernement. Eux aussi, ils appartiennent, dans une de leurs dépendances, au simple système excito-moteur de nerfs qui ont leur centre d’origine et leur terminaison dans leurs ganglions propres ou centres locaux. Aussi même les organes qui sont éminemment sous la règle du sensorium, ou principale et suprême portion de la masse cérébrale sont aussi pourvus d’une vie propre, qui les dote de spontanéité ; en d’autres termes, qui les soustrait à l’unique et constant gouvernement de l’intelligence, bien que néanmoins ils soient tenus sous son commandement pour tous les autres usages et desseins, en dehors de leurs fonctions individuelles et indépendantes.

Dans cette courte et imparfaite esquisse des fonctions nerveuses, nous avons trois grandes classes d’agences vitale. — D’abord les nerfs réguliers et nerfs réguliers et symétriques, appelés cérébro-spinaux, ayant leur centre dans le sensorium et gouvernant tous les autres, tant pour le bien-être général, que pour qu’ils accomplissent leurs propres fonctions spéciales. — Secondement l’appareil excito-moteur servant dans ces fonctions du corps qui sont quelquefois spontanées, et qui, d’autres fois, lorsque la vie individuelle l’exige, tombent sous le contrôle du système sensoriel volontaire pour être employées à des usages extraordinaires, ou comme nous pourrions les qualifier, sociaux. — Troisièmement, les nerfs du grand sympathique ou viscéraux, entièrement consacrés à la vie végétative, mais ayant racine dans la cervelle et l’épine dorsale, et modifiés dans leurs formations par des branches de la même source qui les rencontrent dans le dernier siège de leur action, — et là les influencent selon que l’exige la communauté qui compose le corps.

Nous avons là un système de freins et de balances, — une harmonie assurée parmi des individualités, — un gouvernement maintenu parmi des spontanéités, une liberté et un ordre réa-