Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En ce qui regarde la destinée finale de la race humaine, il importe cependant peu qu’en obéissance aux lois fixes et immuables, le doublement ait été arrangé pour s’opérer en trente, en cinquante, ou en cent années ; — toute la différence est que, dans le premier cas, il se trouverait dans sept cents ans d’ici sur la terre un million de têtes humaines pour chaque tête qui existe aujourd’hui ; tandis que, dans le dernier cas, il faudrait plus de deux mille ans pour que le même résultat se produise.

Maintenant quel serait l’effet d’un tel accroissement ? Évidemment de couvrir si bien la surface de la terre qu’il n’y aurait que la place pour se tenir debout. Quand approcherait le moment de cet état de choses, les subsistances seraient devenues fort rares, — ce qui permettrait au propriétaire du sol de dicter au travailleur les conditions auxquelles il permettrait la culture ; — l’un deviendrait plus complètement maître ; Fautive, plus complètement esclave.

Ayant une fois admis que la tendance à procréer est une quantité positive toujours prête à être stimulée à l’action, et existant à un degré tel qu’elle assure le doublement dans une période donnée, il devient impossible de nier que l’esclavage doive être la condition finale de la grande masse de la race humaine ; ni aussi que la tendance dans cette direction ne soit plus grande aujourd’hui qu’à aucune autre époque précédente, — l’histoire du monde ne présentant aucun exemple d’un accroissement aussi considérable que celui qui s’est opéré dans les cent dernières années en Angleterre, en Irlande et en Amérique. On ne peut nier non plus que, dans ce cas, l’homme ne doive être finalement vaincu par la terre, — et que ce mal, il l’ait encouru en raison directe de son obéissance au divin commandement que nous avons rappelé au début de ce chapitre.

En peut-il être ainsi ? Se peut-il que le Créateur ait été tellement en contradiction avec lui-même ? Se peut-il qu’après avoir institué, dans tout le monde matériel, un système dont les parties sont dans

    étrangers. La proportion des mariages entre purement natifs étant comme 4 : 3, tandis que leur proportion dans la popu1ation est presque de 4 à 1. Les naissances ont été 32.845, — les légitimes ont été 31.273. De celles-ci 1617 sont le produit de mariages mêlés, et 13.708 de mariages entre étrangers, — ce qui forme un total de 15.325 ou presque la moitié du nombre entier.