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le café et le coton se présentent pour les acheter, et de là vient que le commerce avec les pays lointains s’accroît dans les pays qui importent l’or, tandis qu’il décroît dans ceux qui l’exportent. Pour plus d’un siècle la Grande-Bretagne a eu le commerce étranger le plus considérable ; et par la raison qu’elle a exporté drap et fer avec lequel payer l’or. Le commerce étranger de la France, aujourd’hui le plus large récipient de l’or de Californie et d’Australie, s’est rapidement accru, comme l’a fait celui d’Allemagne, depuis l’adoption d’une politique qui tend à diversifier les emplois et par conséquent à favoriser l’association ; — la différence est aussi remarquable par son caractère que par son étendue. En 1825, on transportait sur l’Elbe et de là à Hambourg 170, 000 tonneaux, dont 104.000 en aval et 66.000 en amont ; — l’Allemagne à cette époque exportant sa laine et ses autres denrées brutes, et important drap et fer. Aujourd’hui, — qu’elle convertit sa laine en drap et qu’elle fabrique son fer, — il en résulte que le négoce de l’Elbe a augmenté de près de 500.000 tonneaux et que le plus grand volume du fret est en amont, — ne laissant qu’un peu plus d’un tiers pour les utilités achevées et de moindre poids pour l’aval. À mesure qu’elle a augmenté le degré d’utilité dans sa laine et ses subsistances, elle a diminué la valeur du drap et du fer.

Si nous passons aux pays où la quantité des métaux précieux diminue, — Turquie, Portugal, Irlande, Inde et Indes occidentales, — nous trouvons l’inverse de ceci, — le pouvoir d’entretenir commerce, tant à l’intérieur qu’au dehors, étant en ferme déclin. Là encore nous trouvons que la réalité des faits et la théorie de M. Hume sont les deux antipodes.

§ 3. — Il est inconséquent avec lui-même. Son mode d’étudier l’action sociale est celui que M. Comte qualifie de mode métaphysique.

En opposition non moins forte aux passages que le lecteur vient de lire, se trouve dans le même essai, un passage donné dans un chapitre précédent, où M. Hume affirme que « chaque fois que la monnaie afflue dans un pays chaque chose prend une face nouvelle, et le travail et l’industrie prennent plus de vie. Ailleurs il nous dit « qu’il est aisé de suivre la trace de l’accroissement des métaux dans une nation lorsque l’on voit que c’est le premier moyen pour exciter l’esprit industrieux du peuple avant d’y augmenter le prix du travail. Néanmoins nous le trouvons peu après, affirmant « qu’il est indifférent au bonheur d’un État de posséder plus ou moins de monnaie. » Se contredisant de nouveau, il nous as-