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Par nature je redoute (31) les endroits élevés, même s’ils sont très larges, et ceux où j’ai craint qu’il y eût un chien enragé.

J’ai été tourmenté cependant par l’Amour héroïque jusqu’à penser à me tuer ; je soupçonne que cela arrive à d’autres qui ne le rapportent pas dans leurs livres.

Enfin, dans mon adolescence, et pour une durée d’environ deux ans, je craignis d’avoir un cancer ; et peut-être commença-t-il au sein gauche : c’était une tumeur rouge-brun, dure, accompagnée de douleurs lancinantes ; pendant ma jeunesse, cela fut remplacé par des varices auxquelles firent suite, comme j’ai dit, les palpitations de cœur ; puis vinrent les hémorroïdes avec de grandes pertes de sang, le prurit et ces malpropretés de la peau. Ainsi je fus complétement guéri au-delà de tout espoir et sans aucun soin ; bien que j’aie allégé quelques-uns de ces maux par des remèdes, c’est la nature qui transforma la matière du mal.