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avait été chargé de nombreuses missions pour la république de Venise, assistait un jour de l’été 1524 à une dispute publique où avait argumenté, entre autres, Vincenzo Maggi de Brescia, qui, bientôt après, enseigna publiquement la philosophie à Ferrare. Quand il m’entendit disputer après beaucoup d’autres, il demanda qui j’étais. Quelqu’un lui dit : « Un milanais nommé Girolamo Cardano ». La dispute terminée, il me fit appeler et, devant toute l’Université, il me dit : « Travaille, jeune homme, car tu surpasseras Corti ». Stupéfait par l’étrangeté du propos, je me taisais ; alors il ajouta : « Tu as compris, jeune homme ! Je te dis : travaille, car tu surpasseras Corti ». Tous ceux qui l’entendirent furent stupéfaits, surtout parce que je n’étais pas sujet vénitien ; j’étais même (272) originaire d’une ville qui n’était pas absolument amie, du fait des guerres qui avaient longtemps régné entre Venise et nos princes.

Sans ignorer que je laisse dans mes écrits bien d’autres témoignages sur ce point, j’ai jugé à propos d’ajouter ici ceux qui m’ont mentionné avec honneur dans leurs œuvres. Ces livres sont imprimés et se trouvent en vente partout.

1. — Adolfus Crangius dans ses remarques sur Trittenheim[1] ;

2. — Adrien Aleman dans ses commentaires sur le livre d’Hippocrate De aere, aquis et locis ;

3. — André Vésale dans son Apologie contre Puteus, mais sous le pseudonyme de Gabriel fils de Zacharie ;

4. ― André Tiraqueau, jurisconsulte, dans De nobilitate et De legibus connubialibus ;

5. — Auger Ferrier dans son livre [De lue hispanica seu] morbo gallico ;

6. — L’auteur des annotations sur le livre des nativités d’Hermès ;

7. — Antoine Mizauld dans son livre De sympathia et antipathia ;

(273) 8. — Amatus Lusitanus dans ses commentaires sur Dioscoride ;

9. — Andrea Bacci dans [De thermis, lacubus, luminibus, balneis totius orbis…], mais avec jalousie, comme je le lui ai montré ;

10. — Andrea Camuzio dans la dispute, comme j’ai dit plus haut[2] ;

11. — Anton Maria [de’ Conti] ou Marcantonio Maioraggio, comme il signait après avoir changé son nom, dans son Antiparadoxon ;

12. — Adrien Turnèbe dans la lettre qui précède sa traduction du

  1. Cf. De libris propriis (I, 123).
  2. Chap. XII.