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de cent il le sera bien davantage. Mais si de cent il passe à mille, de quelle joie immense ne sera-t-il pas touché ? N’en oublierait-il pas toutes les délices de la terre ? S’il s’agit de dix mille ou de cent mille années, il ne pourra déjà plus rester maître de lui ? Fais qu’il soit éternel. Lui restera-t-il encore quelque chose à demander ou à espérer ? Mais qui vit sans cet espoir est privé d’un double et (261) véritable bien, c’est à dire de l’espoir et de ses conséquences. Si donc il a plu à Dieu de faire participer à l’immortalité notre nature mortelle, il ne faut pas dédaigner ces bienfaits gratuits et apprécier mal notre condition.