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du recueil des œuvres complètes[1] réunies par Charles Spon et publiées à Lyon aux frais des libraires Huguetan et Ravaud. Ces éditions successives ne présentent avec l’édition originale d’autre différence qu’une plus ou moins grande correction : à cet égard celle de 1663 qui est la plus répandue est franchement mauvaise.

Le manuscrit original dont s’est servi Naudé semble perdu. Mais la Bibliothèque Ambrosienne de Milan possède une copie manuscrite du xviie siècle[2], indépendante de l’édition imprimée et dont la provenance est inconnue. Il est permis de supposer qu’elle fut faite sur les ordres de Frédéric Borromée, qui, à l’égal de beaucoup d’autres collectionneurs du temps, avait eu un moment la pensée d’acquérir les manuscrits de Cardan et s’en était fait envoyer le catalogue. Découragé sans doute par les prétentions excessives de leur possesseur, il se contenta peut-être de faire exécuter la copie déposée dans sa bibliothèque.

Dans l’ensemble cette copie est encore plus mauvaise que le texte de Naudé. Le copiste devait être un demi ignorant, peut-être habile à transcrire des écritures lisibles, mais qui, en présence d’un original comme celui-ci, probablement confus et d’un déchiffrement difficile, a été souvent embarrassé et quelquefois découragé. D’où des lacunes, des confusions, des non-sens. Mais telle qu’elle est, cette copie permet de juger les libertés prises par l’éditeur parisien et elle accuse le caractère d’inachevé de l’ouvrage. Naudé en a fait la toilette, il a supprimé les phrases incomplètes, omis celles qui lui paraissaient inintelligibles, éliminé les références et les dates inscrites dans les marges (quelques-unes ont été incorporées dans le texte) et il a lu

  1. Hieronymi Cardani Mediolanensis, Philosophi ac Medici celeberrimi Opera omnia tam hactenus excusa, hic autem aucta et emendata ; quam numquam alias uisa, ac primum ex Auctoris ipsius Autographis eruta : cura Caroli Sponii, doctoris medici Collegio medd. Lugdunacorum aggregati… Lugduni, Sumptibus Ioannis Antonii Huguetan, et Marci Antonii Ravaud, 1663, 10 vol. in-fol.. — L’édition ne répond pas aux promesses du titre, elle n’est ni complète, ni soignée. Parmi les inédits rassemblés par Spon il en est quelques-uns dont l’attribution à Cardan est au moins douteuse.
  2. Hieronymi Cardani Mediolanen(sis) Ciuisq(ue) Bonon(iensis) De propria uita liber unus. 124 ff. 22 × 29,5 cm, papier. (coté I. 218 inf.) — Argelati, (Bibl. Script. Mediol., I, 2, p. 309) en avait déjà signalé l’existence : De uita propria. Extat etiam MS in cod. Bibliothecae Ambrosianae, sign. G. num. 55 in-fol. paginar. 249.