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cependant la nier. Et si l’on dédaigne chaque motif de fierté en particulier, leur multitude ne peut plus mériter le mépris : une science variée, des voyages, des dangers, les charges exercées, les offres reçues, l’amitié des princes, la réputation, les livres, les miracles dans les guérisons et dans d’autres événements, des dons rares et presque surnaturels, en outre un esprit familier, la connaissance d’une splendeur surhumaine, le fait d’avoir été membre de trois (144) collèges [de médecins], à Milan, à Pavie et à Rome. De tous ces honneurs il n’en est aucun que j’aie sollicité d’un mot, sauf mon admission dans le Collège de Milan où je fus agréé à la fin du mois d’août 1539, et la chaire de Bologne ; dans ces deux cas je fus poussé par la nécessité, non par l’ambition. J’ai été, en outre, honoré du droit de cité par le Sénat de Bologne[1]. En général, comme je l’ai dit, les honneurs sont chose misérable pour les hommes. Mais, si je m’en tiens ici à mon sujet, je n’ai pas seulement obtenu quelque chose mais plus que je n’espérais, comme par exemple mon surnom[2]. Mais parlons maintenant des sujets de honte.


  1. Par une décision du Conseil des Quarante en date du 26 mai 1563 (Partiti, vol. 22, fol. 36b).
  2. Le surnom d’homme des inventions que lui donnait Alciat (chap. XLVIII).