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et dans sa libéralité envers tous. Puis, pour en revenir à des amis qui soient mes égaux, mon intimité avec l’excellent Panezio Benevento, arétin, plus précieuse pour moi que tout l’or du monde, brilla avec une constance qu’elle tenait de sa propre valeur. De cette époque datent mes relations avec Taddeo Massa, vénérable prêtre romain d’une sagesse et d’une honnêteté singulières et, avant lui, avec Giovanni Meona, secrétaire de Don Ferrante Gonzaga, gouverneur de la province et chef de la milice impériale. Je fus aussi lié avec Charles Borromée et Marc-Antonio Amulio, tous deux cardinaux de grande vertu et avec tant d’autres qu’il serait trop long de citer. Lorsque, grâce à l’action et à l’autorité des cardinaux Borromée et Alciat, je vins à Bologne pour y enseigner la médecine, je fis amitié avec tout l’illustre Sénat de cette ville : ces gentilhommes sont merveilleusement obligeants, (71) humains, sages et magnifiques. Parmi les médecins j’eus deux amis de mœurs irréprochables, d’une science au-dessus du médiocre, tous deux modénais, Camillo Montagnara et Aurelio Stagni. En outre, j’ai montré une bienveillance particulière pour Melchiore della Valle, milanais, et Tommaso Iseo, brescian, ce qui m’attira de graves inimitiés. Je nommerai encore : parmi les cardinaux anglais John Cheke, tuteur du roi Édouard VI pendant sa première enfance ; Claude Laval, ambassadeur du roi de France en Angleterre et prince de Bois-Dauphin ; parmi nos concitoyens Lodovico Taverna, le très distingué préfet de la ville, à la vertu singulière de qui je dois beaucoup ; parmi les professeurs, Francesco Vimercati, philosophe milanais, et André Vésale, un maître de l’anatomie que j’admirais. Dans mon enfance je cultivai aussi l’amitié de deux amis de mon père, Agostino Lavizario, de Come, maître des requêtes au Sénat, et Galeazzo Rossi, forgeron, dont j’ai souvent fait mention. J’ai également parlé ailleurs de Francesco Buonafede, médecin de Padoue. Et je passe sous silence (72) beaucoup de savants mes amis, parce que, même sans mon suffrage, leur érudition les a fait connaître du monde entier. Il me suffit de prouver, par le témoignage de ma reconnaissance, que je n’ai pas oublié ceux dont je voudrais, autant qu’il est en mes moyens, faire survivre le nom en l’écrivant ici. C’est pourquoi j’ajouterai encore le savant Guillaume du Choul, gouverneur du Dauphiné, Bonifazio Rodigino, jurisconsulte et astrologue éminent, ainsi que Giorgio Porro, du canton des Grisons, Luca Giustiniani de Gênes, Gabriele Aratore de Caravaggio, arithméticien distingué. Mais je me liai d’une amitié toute par-