Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
99
oublier !

 

Lorsque bien seul, l’âme oppressée,
Sans plus espérer désormais,
Je tendrai ma lèvre glacée
Sans trouver celle que j’aimais,

Crois-tu que, dans les taillis sombres,
Ta forme ne glissera pas ?
Que je n’entendrai pas dans l’ombre
Frapper et s’éloigner tes pas ?

Que, si ce n’était qu’un beau rêve,
L’amour que tu vas déchirer,
Son ivresse, angoissante et brève,
Je saurais jamais l’oublier ?

Pourquoi me demander, amie,
Si je saurai me souvenir
Du doux printemps qui va mourir
Au seuil obscur de notre vie ?