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OUBLIER !


 
Du doux printemps qui va mourir,
Au seuil obscur de notre vie,
Pourquoi me demander, amie,
Si je saurai me souvenir ?

Je sais bien que la chanson folle
Qui tinte sous le ciel d’avril,
Caresse les fleurs et s’envole
Bientôt, comme un parfum subtil.

Hélas, je sais bien que tout passe :
Fleurs, pensée, et nous qui pensons,
Que tout cela tient peu de place
Dans le trou noir où nous glissons !